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Le programme complet des 6èmes rencontres documentaires Portraits de Vie, 6 séances 6 films et des invité·e·s, des débats à l’issue des projections.

Stephan Riguet, Simone Fluhr, Séverine Enjolras, invité·e·s de la 6ème édition

Stephan Riguet

Responsable de la société de distribution de films documentaires AndanaFilms, société qui participe également à la recherche de financements sur des projets documentaires, Stephan Riguet était présent pour accompagner le film "Maman Colonelle" ainsi que "17 ans". Ces deux films sont distribués par Andana.

Simone Fluhr

Simone FluhrSimone Fluhr, née à Mulhouse, a travaillé dans le domaine social et particulièrement l’aide aux demandeurs d’asile. Il n’est donc pas étranger que les films qu’elle co-réalise avec Daniel Coche racontent l’exil et le déracinement : Jours d’exil (2001), La Casa à la rue (2006), Les Éclaireurs (2011). D’autres parlent de solidarité : À cœur ouvert (2006).
Elle co-réalise également La Petite étincelle (2014), un portrait de Solange Ferneix, pionnière de l’écologie.
Rivages (2016) est le dernier film de cette réalisatrice étrangement qualifiée dans certains articles de « cinéaste de rue » ! À travers sa filmographie se dessine le portrait d’une femme engagée dans son époque et qui nous pose la question de notre humanité commune.

Séverine Enjolras

Séverine EnjolrasSéverine Enjolras est issue du DEA de cinéma anthropologique et documentaire de Paris X, initié par Jean Rouch dont elle fut une des dernières élèves avec Magalie Bragard. Elle vit à Paris et travaille comme socio-anthropologue et cinéaste tant pour des entreprises que sur des projets personnels qui articulent l’intime et le politique.
Séverine Enjolras était présente pour la projection de "Reprendre l’été" qu’elle a co-réalisé avec Magali Bragard.

Maman Colonelle

de Dieudo Hamadi - France - 2017 - 72 min

Dès le début du film, on marche au pas de Maman Colonelle. Au sein de la police congolaise, elle a assuré pendant quinze ans la protection de l’enfance et la lutte contre les violences sexuelles au Sud-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo. Et quand on lui apprend sa mutation de Bukavu à Kisangani, elle tient à rassurer les femmes qu’elle a soutenues toutes ces années et qu’elle s’apprête à quitter. « Ça va aller ! », leur dit-elle d’une voix posée, et cela sans rien laisser paraître de l’émotion qui l’étreint. « Si tu pars, qui va nous aider ? », lui répondent-elles en chœur.

À Kisangani Maman Colonelle va se trouver face à de nouveaux enjeux. À travers le portrait de cette femme d’un courage et d’une ténacité hors du commun qui lutte pour que justice soit faite, le film aborde la question des violences faites aux femmes et aux enfants en RDC.

Le dispositif de tournage est des plus simples. Comme dans ses précédents films, Dieudo Hamadi, caméra à l’épaule, fait le cadre et imprime lui aussi le mouvement dans les rues chaotiques ravagées par plusieurs décennies de guerre.

Distribution : Andana Films

Dix-sept ans

de Didier Nion - France - 2003 - 83 min

Jean-Benoît a 17 ans et un rêve qu’il nourrit depuis l’enfance : devenir mécanicien spécialisé dans les camions. Mais, comme il le dit, « c’est le bordel dans (sa) tête ». Pendant deux ans, Didier Nion a suivi le quotidien de ce gamin paumé de la banlieue rouennaise, faisant de son apprentissage la métaphore de sa reconstruction. Une aventure qui ne sera pas sans vicissitude.

Dix-sept ans nous parle du passage douloureux de l’enfance à l’âge adulte, de la difficulté d’apprendre, du besoin de trouver sa place au sein d’une communauté, des failles du passé avec lesquelles il faut bien vivre. Mais au coeur du film il y a surtout cette relation intime, pudique, complexe entre Didier Nion et Jean-Benoît, une rencontre de cinéma qui peut changer la vie.

Distribution : Andana Films

Madame B, histoire d’une nord-coréenne

de Jero Yun - France, Corée du Sud - 2016 - 71 min

Madame B, Histoire d’une Nord-Coréenne nous happe d’entrée dans un tourbillon, celui de la fuite, du danger, des corps que l’on ne voit pas, des paysages qu’il ne faut pas reconnaître. Lorsque nous reprenons pied, c’est pour nous retrouver échoués sur les terres d’une famille de petits paysans pauvres, avec Madame B et son mari, un Chinois qui l’a achetée.

À l’image de ce début déboussolant, le film ne cessera de mettre à mal nos certitudes, de nous amener là où l’on ne s’y attend pas. C’est dans ce maelström géopolitique entre la Corée du Nord, la Chine et la Corée du Sud, fantasme absolu des frontières infranchissables, de la paranoïa ultime, qu’il nous installe pour nous parler de liens humains, de liberté, d’amour. Que Madame B soit avec sa famille chinoise ou nord-coréenne, les scènes évoquent le même havre d’union, de souci de l’autre.

La beauté du film réside dans cette dialectique construite subtilement, à l’image de son héroïne, entre épopées migratoires et douceur domestique, peuplée d’êtres délicats pour qui la survie passe par la considération de l’autre. Il trace le portrait de cette puissante ouvrière qui dans sa fuite tisse sa toile affective et œuvre pour l’affranchissement de ceux qu’elle aime.

Texte de soutien de l’ACID : Marie-Pierre Brêtas et Nathan Nicholovitch, cinéastes
Diffusion : New-Story

Rivages

de Simone Fluhr - France - 2016 - 74 min

Que reste-t-il lorsque tous les liens sont rompus, avec la famille, les amis, le travail et que l’on vit dans la rue (certains des personnages disent par choix, mais ce n’est pas si sûr) ? Que reste-t-il sinon l’humain ?

C’est bien ce que nous dit Simone Fluhr avec des personnages filmés à bonne distance, la parole respectée par le montage et le rythme du film qui nous laisse le temps d’entendre ce qui est dit, sans manipulation de sentiments ou artifice. (Et l’Ill - la rivière qui traverse Strasbourg - qui coule comme une métaphore du temps et de la vie).
La singularité de chaque témoignage peut ainsi s’exprimer pleinement et nous sommes saisis par la force, l’intelligence et l’inventivité dont les trois personnages font preuve, par leur humanité pleine et entière malgré des conditions qui les abiment physiquement.

Diffusion : Dora Films

Vers la tendresse

de Alice Diop - France - 2016 - 39 min

« Au cours d’un atelier sur le thème de l’amour, j’ai rencontré quatre jeunes hommes tous originaires de Seine Saint-Denis. J’ai enregistré nos conversations. J’ai eu envie de faire de ces voix un film. » Alice Diop

Les jeunes hommes qui parlent dans le film d’Alice Diop disent parfois : je sais pas ce que c’est la tendresse. Je sais pas comment ça marche une femme. Ils disent que dans les quartiers, c’est parfois difficile d’aimer. La première des raisons c’est parce qu’on en parle pas. Alors elle les fait dire, et surtout, elle écoute.

Diffusion : L’agence du court

Reprendre l’été

de Magali Bragard, Séverine Enjolras - France - 2017 - 90 min

À la question « Êtes-vous heureux ? ». Ça dépend des jours, ce n’est pas un état permanent… De multiples réponses qui forment un drôle de portrait, celui de notre époque.

L’idée des deux réalisatrices est de tenter aujourd’hui le remake du documentaire devenu culte Chronique d’un été, réalisé en 1961 par Jean Rouch et Édgar Morin. Comme les deux hommes à l’époque, les réalisatrices ont suivi des personnages, à Paris, durant un été, pour les interroger sur le bonheur et la façon dont ils se débrouillent avec la vie.

Diffusion : Survivance

Suite, Vidéo…

Communication

Affiche de la 6ème édition
Dépliant Portraits de Vie #6
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